BIENVENUE

                                                                        2025 

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                Même nos amies les bêtes souffrent de la canicule 
 
                    A cause le chaleur je n'ai pas mis mon bonnet
 
                                        Restons au frais
 
                    Près de la mare, les canards réunis
 
                        Faites comme moi, un petit bain

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Au cœur de la cathédrale de Nancy
 


                        
                                                          Honneur à Saint-Fiacre 
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                            Un petit tour en Forêt noire
                                        Schwarzwald  
 
                                  Gérardmer ou Titisee ?
                                            
                        C'est l'heure de la danse des santons
                     
                            La base de départ pour le tour du lac
 
                            Le coucou, ça n'a pas de prix
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                                        Zen attitude , c'est l'été
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                  Et un petit tour sur la rubrique : ACTUALITÉS
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                                    Ne perdez pas la boule
                                 

 

 
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Les mots croisés sont une thérapeutique de l'anxiété contemporaine. Si les grands problèmes nationaux et internationaux causent tant d'effroi, c'est qu'il n'est pas certain qu'il y ait une solution. Tandis qu'aux mots croisés il y en a une. (Tristan Bernard)

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                                 pour les

                            Livres de la Série 50 HISTOIRES   

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  Relu, revu, entièrement remanié, avec de nouvelles images, c'est le livre que chaque Laneuvevillois,  
se doit de posséder 
pour mieux connaitre sa commune par quelques escapades 

                                                                    
                                                       






                    et ne pas oublier les autres dont :

         . 5Histoires de Métiers anciens

         . 50 Histoires de Nicolas le Colporteur
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TEXTE du mois

 2025

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Les livres présentés sont accessibles et lisibles par tous
de 5 à 99 ans et plus

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Quelques pages du livre :

50 HISTOIRES 

Extrait du livre
Nicolas le colporteur
  

LE BRACONNIER

 

De tout temps l’homme a braconné. Nicolas connaissait encore quelques-uns de ces chasseurs hors la loi. Généralement du pays ils sont habiles et détiennent une expérience du terrain qu’ils ne partagent pas. 

Nés souvent sur leur domaine de traque ils profitent de leurs connaissances territoriales pour échapper aux gardes champêtres ou forestiers. Malins, ils savent dès leur plus jeune âge piéger les animaux sauvages sans laisser de traces.

Mais ce sont aussi de temps à autre des marginaux. Ces resquilleurs craignent parfois les conséquences divines de leurs actes et se protègent de celles-ci par des amulettes, ou gri-gri divers.

Le braconnier que Nicolas avait comme relation épisodique avait lui aussi un porte-bonheur : une patte de lapin. Pourtant celle de l’ours, de la taupe, du blaireau ou d’un autre animal pouvaient faire l’affaire, mais non celle de lapin était la plus valorisante. Il fallait de temps en temps la changer. 

Celle du lièvre convenait aussi. Cette patte était censée apporter abondance et chance. Provenant d’un animal capturé ou tué un vendredi saint, de nuit, était la condition pour obtenir le meilleur pouvoir de protection.

Ce fétiche était aussi apprécié des braconniers pour se protéger de la maréchaussée. Etait-ce efficace ? Mais dans ce genre d’activités illégales ce pouvait être un avantage, au moins spirituel. De plus, facile à avoir sur soi et économique pour la besogne interdite. De nos jours cette fonction de sauvegarde est toujours d’actualité. 

La patte a été transformée en bijou, pendentif, porte-clés, ou autre adaptation. Pour certains sa valeur de porte-bonheur est toujours réelle. Même si une multitude d’autres existent.

Du temps de Nicolas, la patte était naturelle et la population ne subissait pas les diverses influences de notre époque avec ses multiples moyens de communication, ce qui renforçait le pouvoir des talismans divers.

 La méconnaissance a toujours été une source d’exploitation de l’homme érudit vers l’inculte. L’instruction et le bon sens restent les meilleurs moyens d’ouvrir les esprits. Encore faut-il les partager.

Le compère de Nicolas, véritable homme des bois, portait sur lui en permanence sa patte de lièvre. Ainsi il avait toujours été protégé de la surveillance des hommes de loi qui l’observaient mais aussi, le croyait-il, du démon et des esprits malfaisants qui auraient pu contrer ses activités défendues. 

C’était un homme simple, un peu rugueux mais pas méchant. Sa chasse prohibée était pour lui une nécessité pour survivre. Le seigneur du pays limitait les prises et cela ne suffisait pas à nourrir son homme.

Nicolas un jour le rencontra au détour d’un chemin, le visage pâle et sensiblement inquiet. Il avait perdu son porte-bonheur et refaisait le trajet où il aurait pu le faire tomber. Il faut dire qu’il s’encombrait d’un fatras d’accessoires pour sa coupable besogne.

Notre colporteur, bien qu’incrédule sur l’efficacité du fétiche, comprit et compatit à l’agitation de l’homme en se mettant à chercher lui aussi l’objet. Mais ils ne le trouvèrent pas. Déçus ils se séparèrent et le braconnier s’en alla vers la plaine où il espérait piéger un animal pour avoir à nouveau une patte sur lui, dans sa poche, là où se trouvait la précédente. 

Nicolas reprit lui aussi sa route, dans l’autre sens, et oublia quelque peu cet épisode, anodin, dans ses divers cheminements. Il avait été retardé mais n’avait pas pu s’exclure de la recherche d’autant que le braconnier lui avait déjà, par le passé, troqué des prises contre du petit matériel de chasse, ce qu’il n’avait pas oublié.

De retour l’année suivante dans le même secteur il apprit par un paysan que le braconnier ne sévissait plus dans le pays, qu’il s’était rangé et se suffisait avec les produits de la ferme qu’il exploitait désormais légalement.

 Il s’était même marié et la famille venait tout juste de s’agrandir avec la naissance d’un garçon. Étonné, Nicolas après avoir eu connaissance de l’adresse où il demeurait alla le voir pour comprendre ce revirement.

Il fut reçu aimablement et après un moment de mutuel respect, l’homme s’expliqua. Lors de la perte de sa patte il voulut en trouver une autre mais les conditions n’étaient pas favorables. Il fallait attendre un vendredi soir, donc plusieurs jours. Pendant cette période tous ses collets, pièges, appâts furent détruits. 

Un sort néfaste semblait s’entêter à le contrarier. Le mauvais temps aussi s’alignait sur cette adversité. Désabusé il retourna au village de sa naissance, retrouva quelques connaissances dont sa future femme. Celle-ci sut lui parler et par sa gentillesse lui apporta une sérénité qui lui avait fait longtemps défaut.

Ils s’installèrent dans une ancienne ferme et Nicolas sourit quand il apprit que l’ancien braconnier était aussi depuis quelques semaines le garde-champêtre du village. Désormais c’était lui qui représentait la loi. Et plus jamais il ne porta de patte de n’importe quel animal.

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LE BEDEAU

 

Allant de village en village, marchant sur toutes sortes de chemins, à travers plaines et forêts, Nicolas le colporteur s’arrêtait fréquemment dès que la vue d’une église, d’un calvaire ou d’une croix étaient sur sa route. 

Croyant, il respectait les gens d’église et leur ferveur mais pas toujours leur apparat. Souvent seul il méditait sur la destinée humaine et aussi la sienne. A savoir, pourquoi faisait-il ce métier alors que son savoir et son sens de la réalité aurait pu l’orienter vers un autre destin.

Pourtant il pensait aussi que sa condition ressemblait à un art, celui de transmettre. Sa place dans le monde correspondait selon sa pensée à un pont entre les hommes.

Il prenait et donnait de bonnes paroles pleines d’équilibre et de sagesse. Il n’était pas qu’un simple commerçant ambulant. Son attitude attirait mais parfois aussi gênait ou agaçait.

Un jour qu’il arrivait dans une petite commune il vit la porte de l’église ouverte. C’était un édifice important au vu du modeste village. Le clocher semblait démesuré. Il entra en ôtant son chapeau par respect du lieu et alla s’agenouiller après avoir déposé sa hotte près du bénitier. 

Il resta longtemps ainsi, absorbé par la prière qui le réconfortait. La nef était belle, toute blanche. En se retournant il pouvait voir les orgues avec leurs tuyaux majestueux.

Dans sa méditation il sursauta soudain quand la puissance du son des colonnes éclata. C’était inattendu et tellement considérable qu’il bougea brusquement d’étonnement. Mais quelle magnificence, quelle beauté vibrante ! 

Il n’avait pas vu passer l’organiste qui avait bien remarqué sa présence mais qui par déférence n’avait pas osé le déranger. Nicolas, conquis par la musique religieuse écouta et se remit à prier, enveloppé par l’harmonie du moment.

Arriva un homme, étrangement vêtu, tout en gris, qui s’approcha de lui, lui tapa sur l’épaule et lui dit : « je suis le bedeau de ce lieu et je vais fermer l’église pour préparer des funérailles. Veuillez mon frère, par civilité et fraternité, quitter cet endroit pour que je puisse effectuer les exigences terrestres et spirituelles ». 

Il devait parler assez fort car l’organiste semblait être dans un royaume musical qui l’avait plongé dans un état second.

Nicolas ne rechigna pas à quitter l’église. Il reprit son barda. Il avait conscience qu’un enterrement se prépare au mieux pour recevoir le défunt et sa famille dans la tradition chrétienne. Mais dehors il entendait toujours le chant puissant de la mélodie. Il se dit qu’il reviendrait après la célébration pour le décédé. 

Puis il alla directement sur la place du village où après avoir agité une clochette fit quelques affaires, alla manger à l’auberge, et chercha un endroit pour le soir afin de dormir à l’abri. Un fermier lui offrit un toit dans sa grange où de la paille fraiche venait d’être entreposée.

Mais Nicolas pensait toujours à revenir à l’église où il avait trouvé une sérénité rare et le lendemain d’un pas alerte, sans sa hotte laissée à la ferme, il retourna vers le lieu saint. Au fur et à mesure qu’il marchait le son des orgues lui parvenait de plus en plus ample. 

De si bon matin cela l’étonna un peu mais il pensa que le musicien dans son atmosphère n’avait pas ou plus conscience du temps qui passe. Après plusieurs heures cela semblait irréel. Il voulut entrer dans l’église mais l’imposante porte était fermée.

Inquiet pour l’organiste il se dirigea vers le presbytère où il espérait rejoindre le curé. Personne ! Déconcerté il pensa au bedeau. Mais où le trouver ? Après avoir tapé à plusieurs portes on lui indiqua l’endroit où il pourrait le rencontrer à nouveau. 

Ce qui le surprenait c’est que personne ne trouvait étrange que de l’église, fermée, arrivait les mélodies et cantates par les abat-sons du clocher.

Enfin il aperçut le sacristain et l’interpella ! Après plusieurs questions celui lui dit : « ne soyez pas étonné, mon frère, de cette situation. L’organiste est un parent avec lequel j’ai quelques tensions. Aussi non seulement je ferme l’église mais aussi la petite porte donnant sur l’escalier allant vers les orgues.

 Il est donc coincé dans cet espace qui en devient une geôle musicale et c’est ainsi qu’il progresse. Ce n’est peut-être pas très chrétien mais salutaire pour lui et pour tous les fidèles. Je vais bientôt le délivrer ».

Nicolas comprit l’homme même si la méthode n’était pas très catholique.

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LE BÂTON

 

Pour effectuer ses trajets de villages en bourgs et de villes en hameaux, Nicolas, toujours lourdement chargé, avait un compagnon, son bâton. Indispensable pour différentes utilisations, la plus importante était une aide à la marche. 

Ensuite c’était un élément de défense contre certains animaux, principalement les chiens sauvages. Par certains passages escarpés cela lui faisait un troisième appui et dans les chemins de ronces il pouvait les écarter. Pour lui ce bout de bois était nécessaire.

Il l’avait reçu d’un bouvier. Dans l’Ardenne où demeuraient encore beaucoup d’histoires fantastiques ou tout simplement curieuses. Lors de l’un de ses passages il avait rencontré son donneur. C’était dans un petit village où une très ancienne tradition faisait que le saint local, vénéré depuis des siècles, pouvait, croyait-on, encore effectuer des miracles. 

Les générations qui se sont succédées voulaient que par le respect de la croyance se transmettent les effets de ces signes de bonne appartenance à la chrétienté.

Succinctement, le prêtre du lieu raconta à Nicolas l’histoire du saint homme. D’origine celtique celui-ci s’installa sur un site païen en élevant une chapelle, aujourd’hui devenue une église. Sa présence exemplaire incita les habitants à la dévotion.

Des miracles eurent lieu depuis comme ce jeune garçon vacher muet qui retrouva la parole en tendant son bâton vers le religieux qui le saisit à l’autre extrémité. Une onde spirituelle avait-elle été transmise ? Des signes de foi invitaient à croire en la parole de Dieu.

Une source jaillit de la terre derrière la chapelle et l’endroit du prodige fut vite approprié par le clergé. Depuis, tous les ans, le jour de l’Ascension, les pèlerins, herbagers, gardiens de troupeaux viennent dans le village, munis d’un bâton de coudrier parfois découpé en spirale. 

Chacun dans l’église s’approche du gisant du saint, avec son rondin qu’il passe au-dessus de lui, afin de demander la protection du cheptel pour l’année à venir. Symbolique cette pratique était censée guérir également les blessures de la vie. Avoir un bâton de la coutume était ainsi une protection.

Nicolas en passant dans ce village arriva le jour de la manifestation religieuse. Avec celle-ci une foire agricole avait lieu et le colporteur sut profiter de l’évènement pour placer quelques articles aux badauds dont principalement des objets religieux tels que des chapelets, croix diverses, images pieuses. 

Croyant lui-même il pénétra ensuite dans l’église où un nombre important de fidèles faisaient le tour du lieu où était la tombe du saint. Chacun avait son bâton et respectait la tradition. Puis en sortant il fallait recueillir un peu d’eau à la fontaine consacrée au saint.

C’est là qu’un passionné du rite lui remit le bout de bois en lui disant qu’il n’avait plus de troupeau à sauvegarder, car vendu à cause de son grand âge. Nicolas vit dans le regard de l’homme une sérénité consciente d’une fin de vie prochaine. Ne sachant comment le remercier il lui offrit un missel et le paysan, ravi de son geste, se retourna et disparut dans la cohue ambiante.

Depuis chaque année le colporteur revenait dans la commune. Et immanquablement il reprenait un autre bâton en donnant le précédent à un nouveau pèlerin. La transmission de ce cérémonial reste une réalité puisque depuis plusieurs siècles elle continue dans son esprit dévot mais aussi mercantile. 

Pour lui ce passage était réjouissant puisqu’il mêlait le spirituel à son activité lui permettant de vivre. Il s’était ainsi fait des relations amicales dont le prêtre.

En parcourant les champs, bois et pâtures, il percevait l’esprit des lieux et cette tranquillité champêtre lui plaisait bien. Pourtant un jour en arrivant vers une ferme en ruines il eut une peur. S’étant assis sur un reste de muret il mangea un peu, la marche avait été longue et la chaleur de midi l’avait fatigué. 

Il se mit à son aise et retroussa ses manches. Sans y prendre garde et sans rien entendre il sentit sur son bras un contact froid. Il regarda et vit, pétrifié, une vipère qui s’installait.

Il n’osait plus bouger. L’animal se lova en partie sur son sac et sur sa main et resta statique. Après un moment d’effarement Nicolas reprit sa lucidité et chercha comment sortir de la situation. Le serpent n’était pas très gros mais tout de même il fallait le faire partir pour qu’il puisse reprendre sa route.

Puis il sentit contre son autre bras le bâton béni. C’était peut-être la solution. Doucement sa main libre se dirigea vers le bout de bois et le saisit. Encore plus lentement il pointa celui-ci vers le reptile et le toucha.

A cet effleurement l’animal bougea et glissa doucement vers le sol, puis disparut. Nicolas souffla, respira fort et se leva. Il rangea rapidement ses affaires et partit lui aussi. 

Etait-ce l’influence bienheureuse du bâton qui avait fait fuir la vipère ? Depuis ce jour-là il ne s’en sépara jamais plus et put à plusieurs occasions bénéficier de dénouements heureux grâce à sa présence. 

 

 


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